Année de commémoration du tricentenaire de la mort de Louis XIV (1638-1715), 2015 a été l’occasion de se souvenir que l’art de la gravure avait connu une sorte d’âge d’or sous le long règne de ce dernier. Longtemps négligée par les rois de France qui n’ont pas immédiatement perçu le parti à tirer de son pouvoir d’expression, l’estampe devient, sous l’impulsion de Colbert, un instrument à part entière de la propagande royale, notamment stimulé par la fondation du Cabinet du Roi. La bibliothèque de la Sorbonne conserve, en particulier dans le fonds Victor-Cousin, de luxueux livres de fêtes, des recueils thématiques de gravures sorties des presses de l’Imprimerie royale ainsi que des pièces isolées, emblématiques de la période. Les 12 œuvres exposées, auxquelles ont collaboré les artistes contemporains les plus habiles (Robert Nanteuil, François Chauveau, Jean Marot, Israël Sylvestre, Sébastien Le Clerc, les frères Edelinck…), témoignent à la fois de l’essor de la gravure d’interprétation et de l’évolution des techniques qui caractérisent l’époque.